Camping Forêt Ouareau, lac du castor (juin 2024)

Nous allons camper à la forêt Ouareau tous les étés depuis que je connais Kathleen.

Je me souviens de la première fois. J’étais membre d’un groupe Facebook sur le camping. Quelqu’un avait publié des photos de l’emplacement 24 à la forêt Ouareau. J’avais partagé cette publication avec Kathleen. Elle avait adoré. On avait donc réservé ce site.

Je me souviens lorsque nous y sommes arrivés. Kathleen avait trouvé l’endroit si beau qu’elle s’était mise à pleurer.

Il y avait comme un tourbillon qui formait un genre de piscine devant nous.

On avait aussi un colocataire : un castor qui passait devant nous le matin pour remonter le ruisseau qui se jetait dans la rivière juste à côté de notre terrain. Le soir, il redescendait le ruisseau pour retourner à la « maison ». On l’imaginait avec son « briefcase » qui allait travailler le matin et qui retournait chez lui le soir. 

Le problème avec ce terrain est que c’est sur le sable sans arbres autour. Il y avait aussi une légère pente qui nous faisait glisser au fond de la tente. Comme nous n’avions pas d’ombre, c’était très chaud.

On avait beaucoup apprécié l’intimité. On ne voyait ou entendait personne. On se baignait nus et on n’était jamais pressés de s’habiller. C’est lourd de devoir se cacher pour se changer.

Nous n’y sommes pas retournés depuis.

Cette année nous avons décidé d’y retourner. En ligne, on a remarqué qu’ils avaient ajouté une plateforme pour une tente. On ne savait pas où cette plateforme était située, près de l’eau ou plus haut dans la forêt?

On voulait y aller le 23 juin mais l’emplacement était réservé. On a donc réservé du 24 au 29 juin. Le reste de l’histoire révèle à quel point on a été chanceux.

Le 24 juin au matin Kathleen a reçu un message lui disant que notre emplacement était sous l’eau. Il est tombé 120 mm de pluie en 36 heures. La ville de Chertsey a dû aller secourir des campeurs qui se sont retrouvés sous l’eau.

On nous a offert d’aller au terrain 27 ou 29 au Lac du Castor mais ce ne serait que quatre nuits au lieu de cinq. On a regardé en ligne des photos de ces terrains. Le 27 est à 400 mètres du stationnement et le 29 est à 800 mètres. On a choisi le 29 car les photos étaient plus inspirantes. En fait, lorsqu’on va sur la page d’accueil de ce camping, il y a un carrousel de sept photos. Sur ces sept photos, il y en a trois qui viennent de cet emplacement. Description de l’emplacement : « Convoité pour son charme intime. Terrain surélevé sur une dune de sable où peut accoster un canot. Lequel peut être utile pour transporter vos bagages. »

Charme intime? On était sur une pointe qui s’avançait dans le lac. Tout le monde autour du lac avait une belle vue sur nous. C’était super beau mais pas intime du tout. Comme la plupart des sites donnent accès au lac, on entendait tout.

C’est un super endroit pour les familles qui veulent faire du camping presque sauvage. Près de l’accueil, il y a comme un petit village avec plusieurs toilettes sèches pour les sites de 1 à 26. En parlant de toilettes, la plus proche de notre site était à 1 km. C’est sûr qu’on faisait nos « affaires » dans la forêt près de notre site. C’était toujours dans le respect de l’environnement.

À ce « village », il y a un quai où les gens vont pour sauter à l’eau et se baigner. On entendait donc des enfants s’amuser dans l’eau toute la journée. Ça ne me dérangeait pas mais c’était différent de nos sites habituels où on n’entendait personne. Pour moi, c’est normal que des enfants s’amusent.

Il y avait aussi le site #28 qui était aussi sur une pointe. Malgré que les gens y séjournant ne soient pas bruyants, on entendait tout. Ce n’est pas si mal jusqu’à ce qu’on comprenne qu’eux aussi entendaient tout ce qui passait chez nous.

On pouvait aussi louer des embarcations (canots, planches, kayaks). Nous sommes arrivés trop tard pour en profiter mais ça aurait été plus facile de transporter nos choses par canot plutôt que de faire le tour dans la forêt.

Nous avions préparé nos choses pour une distance de 200 mètres. Si on avait su, on se serait préparés pour être plus léger.

En plus, le niveau du lac était plus haut qu’habituellement. Il y a eu des bouts où on devait carrément marcher dans l’eau.

Nous avons donc dû faire trois voyages (4 km). La dernière fois a été difficile. J’étais déjà épuisé mais il fallait que j’apporte la glacière. Lorsqu’on doit marcher de telles distances, on s’arrange pour déshydrater nos repas et apporter moins de choses. J’avais déjà fait le trajet deux fois et il fallait maintenant que je transporte une glacière avec des blocs de glace. Cette glacière est en plastique alors mes doigts glissaient parce que je transpirais de partout.

Dès que nous avons fini de transporter nos choses, nous sommes allés nous rafraichir dans le lac.

Le site est super beau. On a une belle vue sur le lac mais on sait qu’on est à la vue de tout le monde.

Comme c’est l’habitude à la forêt Ouareau, il y a eu des gens qui sont arrivés sur notre terrain et ont rebroussé chemin lorsqu’ils ont vu que le site était occupé. Ils sont revenus sur leurs pas et se sont jetés à l’eau un peu avant notre emplacement. On a compris qu’ils voulaient se baigner et s’attendaient à ce qu’il n’y ait personne où nous étions, qu’ils soient nus ne nous dérangeait pas.

Nous avons eu le temps de monter la tente, l’abri anti-moustiques et de faire le souper. On s’est couché tôt car on était épuisés. La nuit a été un peu fraîche mais je m’étais apporté une couverture pour ajouter à mon sac de couchage. J’ai super bien dormi.

Mardi nous avons pris le temps de relaxer. Je m’étais réveillé dans la nuit pour aller aux toilettes (dans la forêt) et c’était comme si j’étais dans un nuage. Je voyais des mini-gouttelettes dans l’air. Lorsqu’on s’est vraiment levé le matin, il y avait une brume qui recouvrait le lac et notre site. Je suis retourné chercher mon téléphone pour prendre une photo mais le tout s’est découvert très rapidement. C’était beaucoup plus opaque que sur les photos.

Je m’étais acheté un ensemble de canne à pêche avant notre départ mais je n’avais pas acheté de leurres ou de vers. Mon kit venait avec des cuillères, fausse grenouille, etc. J’ai essayé avec une cuillère (un truc brillant qui tourne lorsqu’on renfile notre ligne). À chaque fois que j’ai lancé ma ligne à l’eau, il y a eu des poissons qui ont mordillé l’appât. Je n’ai eu le temps de le faire que 4-5 fois jusqu’à ce que mon appât reste pris, probablement piqué dans un arbre au fond de l’eau.

Je me suis acheté des appâts plus adaptés à nos conditions. Ce sera mieux la prochaine fois (promesse de pêcheur 😉).

Nous sommes retournés à l’accueil pour acheter du bois pour le feu. Malheureusement il n’y avait personne pour nous accueillir. On en a profité pour faire le tour du « village ». C’était tranquille. Il y avait des enfants qui s’amusaient dans l’eau. On pourrait y retourner avec des amis pour profiter des canots, kayaks, planches, baignade, pêche…

J’ai aussi pris quelques photos de toiles d’araignées encore pleines de gouttelettes de la matinée.

En passant, il y a une expression pour les randonneurs : « the early bird gets the spider webs ». Ça veut dire que celui qui marche devant devra passer au travers de beaucoup de toiles d’araignées. Mais, même si Kathleen marche devant moi, il en reste encore au niveau de mon visage 😉.

Mercredi nous sommes allés faire une randonnée sur le Sentier national. C’était très beau. On voyait qu’il y avait des endroits où le sentier s’était transformé en ruisseau deux jours plus tôt.

Au retour, près de notre emplacement, nous avons vu une tortue sur le sentier. Nous avons fait attention pour la déranger le moins possible.

À notre arrivée nous sommes encore allés nous rafraichir dans le lac. Plus tard, j’ai remarqué une tortue sur le bord de l’eau. Probablement la même que nous venions de voir. Elle creusait un trou dans le gravier. On pensait qu’elle s’apprêtait à pondre. Notre présence l’a effrayée et elle s’est précipitée vers le lac à toute allure. Elle a culbuté et s’est retrouvée à l’envers dans l’eau en agitant ces pattes. J’étais prêt à l’aider jusqu’à ce qu’elle réussisse à se rétablir et s’en aller sous l’eau.

Elle est revenue deux autres fois et elle était moins farouche. Elle prenait sa patte arrière gauche pour creuser et, tout à coup, elle se déplaçait vers la gauche. Je croyais qu’elle s’alignait pour pondre mais elle utilisait sa patte droite pour continuer à creuser. Elle n’y est jamais arrivée. Est-ce qu’elle ne faisait que reproduire instinctivement quelque chose qu’elle devrait faire dans le futur? Ou elle voulait pondre mais ses trous finissaient toujours contre un gros caillou?

On ne l’a pas revue. Je pensais souvent à elle, on était chez elle et on l’empêchait peut-être de se reproduire. Je n’aimerais pas que ça m’arrive aussi : « Laissez-moi tranquille, j’essaie de procréer ici! »

J’imaginais ce que ça doit être d’avoir à pondre et ne pas être capable de le faire. Est-ce que ça fait mal au ventre?

Plus tard, un couple est arrivé devant notre emplacement pour pêcher. Ils avaient chacun leur planche avec leurs bières, système de son et cannes à pêche.

Après une demi-heure, ça me semblait trop. C’est quoi ce besoin de déranger les gens? J’avoue que j’ai un problème avec les gens qui me manquent de respect.

Kathleen est meilleure que moi. Elle les a apostrophés en leur disant poliment : « Pouvez-vous, SVP, baisser le volume de votre musique? » Ils ont accepté facilement.

Plus tard la dame est revenue nous voir pour nous demander si on avait un masque pour plonger car son chum avait échappé sa canne au fond du lac. On avait prévu apporter nos kits d’apnée mais il fallait réduire le poids de nos sacs à dos. J’aurais aimé les aider mais on ne pouvait pas.

Jeudi on a décidé de rester sur le site. Nous avons fait un feu avec des bûches que des gens avaient laissées et du bois d’allumage que j’avais apporté. Il ventait tellement que lorsque je me suis levé juste pour ajouter une bûche, ma chaise s’est envolée pour atterrir dans le feu. Ça a été une journée ordinaire. Il ventait tant qu’on était toujours stressés à propos de tout ce qui se retrouvait sur notre table de pique-nique, notre abri anti-moustiques, notre tente, etc. Et comment faire à manger lorsque le vent éteint notre réchaud?

La météo prévoyait 6 degrés pour cette nuit-là. On a quand même bien dormi. C’est souvent comme ça pour moi. Je me couche et j’ai trop chaud. J’avais gardé mes chaussettes et je portais un T-Shirt et un chandail mince à manches longues. J’avais donc mon sac de couchage descendu jusqu’à la taille et une jambe sortie. J’ai bien dormi mais j’ai remis des couches pendant la nuit. Au milieu de la nuit, Kathleen a ajouté la couverture de polar sur elle. Elle portait déjà 3-5 épaisseurs de chandail, des « combines » et des chaussettes de laine. Elle s’est aussi approchée de moi pour qu’on puisse « partager » notre chaleur (non ce n’est pas un euphémisme). Elle m’a dit qu’elle avait bien dormi.

J’avais fait plein de tests la semaine précédente afin de trouver une solution pour alimenter la machine CPAP de Kathleen. Elle souffre d’apnée du sommeil et a besoin de sa CPAP. Le problème est qu’il n’y a habituellement pas de prises de courant en camping. Kathleen s’était acheté une batterie pour ça mais elle ne durait qu’une nuit. Je savais que c’était très important pour elle et son bonheur. Elle adore faire du camping et de la randonnée mais elle s’en privait (la partie camping). J’avais commandé des produits chez Amazon pour faire des tests. Il y avait des boites partout dans mon bureau et il fallait aussi que je prépare mes affaires de camping. Lorsque je pars en vacances, j’ai toujours cette anxiété. J’ai peur d’oublier quelque chose.

J’ai fini par trouver une solution exprès pour notre problème. Kathleen était si heureuse. Sa batterie a bien fonctionné tout le temps que nous étions là plus deux autres nuits lorsqu’elle est revenue chez elle. Maintenant elle n’a plus de stress pour nos prochaines activités. Ma blonde est contente, je suis content.

Vendredi nous avons pris notre temps pour préparer notre départ. Kathleen s’était donné comme défi de ne faire que deux voyages. On n’avait plus la nourriture, on avait vidé la grosse bouteille d’eau congelé pour garder la glacière froide, on n’avait pas à ramener le bois d’allumage qu’on avait tout brûlé la veille.

Notre premier voyage s’est bien passé. Il y avait moins d’eau sur le sentier du retour et la glacière était beaucoup moins lourde. J’avais mis notre abri anti-moustiques et notre tente dans un sac à dos ainsi que quelques accessoires. Je m’étais dit que j’apporterais le plus encombrant en premier pour que ce soit plus facile après.

Nous sommes revenus pour apporter ce qui restait, chacun un sac à dos. Mon sac était plus lourd que j’avais imaginé. Lorsque le chemin était plat, c’était bien. Lorsqu’il y avait une pente, chaque pas me brûlait les mollets, cuisses, bas du dos, etc. Il fallait que j’arrête trop souvent. J’ai décidé de vider ma gourde (presqu’un kilo) et Kathleen a pris mon tapis de sol.

J’ai aussi pris le tour. Le sac s’appuyait trop sur le bas de mon dos et je me penchais trop vers l’avant (j’avais ajouté un petit sac à dos par-dessus mon gros sac et ça me tirait un peu vers l’arrière).

Le retour en voiture s’est bien passé. Nous sommes arrêtés au restaurant à Notre-Dame-de-la-Merci pour manger. On sentait l’huile à mouche, la fumée et la sueur. Ça semblait être habituel là-bas.

C’est là qu’on a appris à propos du débat catastrophique de Biden. Il y avait plein de télévisons sur LCN qui ne faisait que parler de ça. Ça donnait le goût de retourner dans la forêt.

La circulation était assez fluide pour nous. On retournait en ville le vendredi après-midi d’une longue fin de semaine. Les voitures dans l’autre sens étaient presqu’arrêtées sur des kilomètres.

Malgré les avertissements de plusieurs et ce que je pensais, on n’a presque pas eu de moustiques. On aussi encore été chanceux avec la météo. On n’a presque pas eu de pluie et pas du tout à l’arrivée ou au départ (les moments les plus cruciaux). C’est toujours plus agréable de pouvoir tout faire sécher avant de retourner chez nous. Comme ça j’ai déjà un sac à dos plein prêt pour la prochaine fois.

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